mardi 19 octobre 2010

Les Infirmiers Anesthésistes Diplômés d’Etat (IADES) sont de nouveau en grève.

Nous sommes conscients et désolés des désagréments engendrés par le mouvement national.
Depuis le printemps dernier, l’ensemble de la profession est mobilisée contre le protocole d’accord du 2 Février 2010 de Mme Roselyne Bachelot : plus de 80% de grévistes, report des programmes opératoires, 6 journées d’action nationales, manifestations nationales, actions « coup de poing », etc.….

Les IADES ont tout essayé pour se faire entendre ; malheureusement Mme la Ministre de la Santé n’a jamais daigné nous recevoir. Elle a délégué ce rôle à Mr Patrice Vayne, direction générale de l’offre de soins, et à Mr Yann Bubien, directeur adjoint du cabinet de la ministre, qui nous ont écouté certes, mais qui n’avaient aucune marge de négociation par rapport à nos revendications.
Ainsi, à ce jour, aucune négociation n’a été ouverte.
Dévalorisés, méprisés par Mme la Ministre qui nie la réalité de cette révolte.


Quelles sont nos revendications ?



Le protocole d’accord sus cité relatif à « l’intégration dans la catégorie A de la fonction publique hospitalière des infirmiers et des professions paramédicales aux diplômes reconnus dans le LMD par les universités» a été signé par 1 seul syndicat, le SNCH, qui représente moins de 1% des soignants.
Il dévalorise totalement les IADES sur deux plans :

1.La reconnaissance légitime au grade de Master
leur est refusée. Les IADES ne sont reconnus qu’au grade de Licence, comme les Infirmiers Diplômés d’Etat (IDE). Pourtant leur formation supplémentaire de 24 mois (70 semaines de stage et 700H de cours théoriques) fait d’eux des professionnels compétents, responsables, experts et qualifiés, qui sont les collaborateurs directs et uniques des médecins anesthésistes.
« Etudier plus pour gagner moins » : slogan du printemps 2010 !

Les IADES sont les moins revalorisés de toute la filière infirmière alors même qu’ils ont la formation la plus longue et le plus haut niveau de responsabilités. Mme Bachelot justifie cet écart par la revalorisation que les IADES ont obtenu en 2002. Or, seuls les anciens diplômés en ont bénéficiés. Depuis 8 ans, tous les nouveaux diplômés sont pénalisés lors de leur passage dans la grille IADE. Les conséquences sur les salaires sont lourdes avec un gain moyen de 50 euros en sortie de formation. On peut parler d’inversion de carrière car s’il était resté IDE, un IADE post 2002 gagnerait plus aujourd’hui.

2.La pénibilité de notre travail n’est plus reconnue
; la bonification de 1 an pour 10 ans de service effectif est supprimée. Les IDE devraient passer en catégorie A, donc bénéficier d’une revalorisation de salaire pour compenser cette bonification. Pour les IADES, déjà en catégorie A, aucune compensation salariale n’est proposée, la durée d’activité allongée et l’âge du départ en retraite reculé

Lors d’une séance à l’Assemblée Nationale, Mme Bachelot a totalement récusé et nié les critères de pénibilités de notre profession. Travail 24H sur 24, responsabilité partagée de l’anesthésie du patient, « drames » psychologiques vécus au cours de notre activité, tout est effacé !

Le plus grave et le préoccupant, vient de la mise en place de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) par le protocole LMD.

Disposant de l’exclusivité de compétence qui leur est reconnue par l’article r3411-12 du décret n°204-802 du 29 Juillet 2004, nous sommes scandalisés et inquiets par l’arrivée programmée dans les équipes d’anesthésie de personnel peu ou pas formés. C’est une remise en cause directe de la sécurité des patients, l’actualité nous rappelle malheureusement régulièrement à quel point notre spécialité doit être rigoureuse et pratiquée par des professionnels compétents.

Après de multiples rencontres, le Ministère refuse d’accorder aux IADES déjà diplômés le niveau Master (7000 professionnels concernés), refuse de revenir sur la pénibilité, garantit l’exclusivité de compétences mais refuse de supprimer la VAE. Son unique proposition est de revoir la grille indiciaire avec une augmentation de 130 euros sur les 4 derniers échelons de la grille supérieure !!!! Nous voulons plus.

Nous sommes ainsi voués à l’extinction car non reconnus, non revalorisés, l’arrivée de professionnels à formation douteuse. Nous allons vers l’ère de l’anesthésie au rabais.

Nous sommes :
- Déterminés à maintenir notre spécialité
- Mobilisés pour voir aboutir nos revendications
- Révoltés face à l’attitude méprisante de Mme la Ministre de la Santé
- Inquiets pour la sécurité en anesthésie.

Union Départementale UNSA 31 : ud31@unsa.org - Tel : 05 62 47 20 72
Site national : http://www.unsa.org

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