mardi 3 février 2009

Déclaration Alain Olive : le 29 janvier ... et après ?


30 janvier 2009 - La journée de mobilisation du 29 janvier a été une des plus importantes de ces dernières années. Ne pouvant en diminuer la portée en jouant sur le nombre de manifestants, certains ne veulent y voir que l’expression d’une « inquiétude » face à la crise. C’est ce message qu’ont relayé dans la soirée du 29 janvier, aussi bien Luc Châtel, porte-parole du gouvernement, que Laurence Parisot, présidente du Medef.

Certes, l’inquiétude est bien là, mais cette analyse est trop réductrice et vise à ignorer délibérément ce qui fait l’originalité de cette journée de mobilisation dans l’histoire des relations sociales en France. Pour la première fois depuis longtemps, toutes les organisations syndicales se sont mises d’accord sur une plate-forme qui ne se réduit pas à des généralités, mais dessine un vrai plan d’action autour de propositions qui concernent l’emploi et le pouvoir d’achat.

L’UNSA souhaite que ce soit autour de ces propositions que se noue un dialogue constructif avec le Président de la République, le gouvernement et le patronat.

Le plan de relance voté par le Parlement est-il suffisant alors même que notre pays est au bord d’une récession suite à la faiblesse de la demande ? C’est la question du pouvoir d’achat qui est posée.

Est-il pertinent de favoriser les heures supplémentaires avec la défiscalisation au moment même où les licenciements augmentent et où les entreprises se débarrassent des intérimaires et ne renouvellent pas les CDD ? C’est la question de l’adaptation à la situation nouvelle née de la crise qui est posée.

La volonté affirmée à plusieurs reprises de supprimer 30 000 postes dans les fonctions publiques ne rentre-t-elle pas en contradiction avec l’envolée du chômage et les déclarations répétées de « tout faire pour sauvegarder l’emploi » ? C’est la question de la cohérence qui est cette fois en débat.

On a trop souvent reproché – parfois avec raison – aux organisations syndicales françaises de ne pas faire de propositions pour les ignorer quand celles-ci sont sur la table.

L’UNSA n’oublie pas non plus que c’est dans le cadre Européen que les organisations syndicales doivent se mobiliser. Nous serons présents le 5 février à Bruxelles lors d’un Comité Exécutif exceptionnel de la Confédération Européenne de Syndicats où devraient être décidées de nouvelles mobilisations dans tous les pays d’Europe.

Dans une crise dont personne ne connaît ni l’ampleur ni la durée, l’UNSA estime que les organisations syndicales ont une responsabilité particulière à assumer. La mobilisation historique du 29 janvier leur donne une légitimité pour le faire.

0 commentaires:

 

blogger templates | Make Money Online